vendredi 26 avril 2019

Mobilisation sur la santé : Compte-rendu de nos dernières actions

Mobilisation sur la santé : Compte-rendu de nos
dernières actions :


Comme nous vous l’avions annoncé dans notre précédente lettre, nous avons poursuivi nos consultations dans le cadre de la campagne de mobilisation pour l’offre de soins à Cesson et Vert-Saint-Denis.

1) Après M. Bareille, maire de Vert-Saint-Denis (cf la lettre n°20), nous avons rencontré le 12 mars M. Chaplet, maire de Cesson. Nous apprenons lors de cette réunion l’existence d’un projet de maison médicale privée au centre commercial de Bois-Sénart, dans lequel pourraient exercer divers praticiens salariés, dont plusieurs généralistes. M. Chaplet a toujours l’espoir qu’un 4e généraliste arrivera prochainement à la maison médicale Simone Veil.

2) Nous avons ensuite tenu le 21 mars une réunion conjointe avec les deux maires, pour faire ensemble le point sur les deux communes et envisager de possibles initiatives. Nous insistons lors de cette réunion sur l’importance de la coopération intercommunale, car la réponse à l’offre de soin ne peut être pensée qu’à l’échelle d’un bassin de soin (voir nos remarques sur les limites de l’expérience de la maison Simone Veil). Les deux maires ont indiqué leur intérêt pour notre démarche auprès de l’ARS, et se sont montrés ouverts par rapport à notre proposition d’organiser un échange public avec les populations sur l’état de l’offre de soins et les réponses qui pourraient y être apportées, M. Chaplet préférant tenir cette réunion à l’automne et non pas au printemps comme nous l’avions proposé. Nous insistons sur la mise à l’étude d’un centre médical intercommunal, qui pourrait par exemple être géré à l’échelle de Grand Paris Sud.

3) Nous avons rencontré le 19 avril Mme Marie, déléguée départementale de l’Agence Régionale de Santé, et Mme Calinaud, responsable de l’offre de soins. Cette réunion s’est tenue en présence d’Olivier Faure, député de la circonscription, de G. Bernheim, représentant des usagers à l’ARS, et des maires de nos deux communes, MM. Chaplet et Bareille.


La réunion débute par la remise de nos 1000 signatures et par un rapide rappel de la gravité de la situation locale et de nos attentes par rapport à cette réunion. Mme Marie montre de réelles qualités d’écoute à l’égard de notre situation. Elle relève l’importance inédite de notre mobilisation (il est très rare qu’il y ait une telle mobilisation des patients), qui témoigne de l’existence d’un réel problème sur nos communes. Elle insiste sur la nécessité de coordonner les actions à l’échelle d’un bassin de soin, par exemple Cesson, Vert-Saint-Denis, Savigny, Nandy.

Il y a ensuite un échange de vue entre les différents participants. Olivier Faure rappelle le contexte national et fait part de ses réflexions concernant la question de l’offre des soins, dossier auquel il porte un intérêt particulier. Il y a un échange sur ce qui peut dissuader les médecins de s’installer sur nos territoires et sur les nouvelles attentes des praticiens. A ce moment de la discussion, nous rappelons qu’il serait intéressant d’étudier des solutions permettant aux médecins d’être salariés, par exemple dans un centre de soins intercommunal. De nombreux nouveaux médecins souhaitent en effet consacrer un temps délimité à leur travail. Cette hypothèse, qui semble cohérente, nous amène à discuter sur l’échelle pertinente pour développer une action publique : le bassin de soins (Cesson, Vert-Saint-Denis, Savigny, Nandy) ou une échelle plus large, mieux lisible par l’ARS (les anciennes communes de Sénart).

Nous insistons alors sur le fait que nous devons apporter des réponses précises aux citoyens qui se sont mobilisés à nos côtés. Nous proposons 4 axes, sur lesquels nous demandons aux différents acteurs de se prononcer :


• Proposition n°1 : mener une action commune des municipalités auprès des nouveaux médecins pour développer l’attractivité de nos territoires

• Proposition n°2 : revoir la classification de nos territoires afin de prendre en compte les évolutions récentes (Vert-SaintDenis devrait être reclassée en zone jaune = zone d’action complémentaire, comme Cesson, alors qu’elle est actuellement en zone blanche).

• Proposition n°3 : mettre à l’étude le projet d’un centre médical intercommunal à l’échelle de notre bassin de soin (Cesson, Vert-Saint-Denis, Savigny, Nandy) Alternative Citoyenne à Cesson Lettre d’Information n°21 (20/4/2019)

• Proposition n°4 : apporter des solutions d’urgence à la situation des patients en déshérence (ceux qui n’ont plus de médecin référent).

Les réponses à nos propositions ont été plutôt encourageantes. Nous attendons le relevé de conclusions de la réunion qui va nous être envoyé par Mme Marie, et nous vous en dirons plus lors de notre prochaine réunion publique. Nous pouvons d’ores et déjà vous communiquer quelques éléments.

Les municipalités s’engagent à communiquer largement auprès des habitants privés de médecins sur les démarches qui peuvent être accomplies (contacter le conciliateur médical de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour obtenir une liste de praticiens disponibles et pour ne pas être pénalisé par l’absence de médecin référent). Adresse de la CPAM de Melun : Cours de la Reine Blanche, 77000 Melun. 0 811 70 36 46.

Mme Marie s’engage à consulter la CPAM pour éviter qu’on pénalise les patients de nos territoires privés de médecins référents. Elle indique qu’elle va demander une dérogation pour obtenir une reclassification de Vert-Saint-Denis, et que dans tous les cas, une grande souplesse sera apportée pour fournir les aides nécessaires, même en l’absence d’une reclassification qui pourrait être difficile à obtenir.

Mme Marie nous signale l’existence d’un nouveau dispositif, les CPTS, communautés professionnelles territoriales de santé, permettant aux praticiens de s’organiser volontairement pour coordonner l’offre de soin sur un territoire (en l’occurrence le bassin de soin Cesson VSD Savigny Nandy), et de percevoir en contrepartie des aides particulièrement importante de la part de l’ARS. Les deux maires s’engagent à engager d’urgence la consultation des praticiens (avant l’été). Un tel dispositif permettrait une meilleure coordination de l’offre de soins. Les praticiens pourraient aussi se voir déchargés d’une grande partie de leurs tâches administratives.

Mme Marie enfin nous demande quelles politiques de prévention nous semblent urgentes sur nos territoires. Nous répondons qu’il y a trois priorités : rétablir le suivi médical des personnes âgées, mener des actions en direction des adolescents (qui sont moins bien suivis, ce qui montre la nécessité de rétablir un suivi par des médecins de famille), assurer l’accès aux soins des habitants des nouveaux quartiers (Plaine du Moulin à vent par exemple).

Bilan : La question est loin d’être réglée, mais il est certain que sans notre mobilisation, rien n’aurait avancé. Nous avons été écoutés. Nous restons vigilants afin que les engagements pris par les différents acteurs ne restent pas lettre morte. Nous restons en contact avec l’ARS, et nous avons demandé aux deux municipalités d’être associés à leurs prochaines initiatives. Nous maintenons notre projet de tenir une réunion publique à l’automne afin que les élus entendent les citoyens et leur fassent part de l’avancée du dossier.